Magistrat depuis 1979, David Peyron connaît bien la profession puisque qu'il a été successivement, après un passage au tribunal de grande instance de Troyes, juge d'instruction au tribunal de grande instance de Paris pendant treize ans, puis premier substitut chargé d'affaires financières au parquet de Paris. En 2004, David Peyron revient au siège en temps que conseiller à la cour d'appel de Paris et y demeure puisqu'il devient premier vice-président du tribunal de grande instance de Paris en janvier 2011 et se voit confier la direction du service JLD.
« La richesse du métier de magistrat est sa variété » affirme David Peyron. Et il est bien placé pour le savoir : à ce stade de sa carrière, il a endossé des fonctions variées au sein de la magistrature que ce soit au siège comme au parquet. C’est donc tout naturellement qu’il est devenu JLD : « Le poste de JLD, au cœur de la justice pénale et des ses contradictions, répond sans doute assez bien à mon expérience diversifiée des fonctions pénales ».
David Peyron refuse de décrire une journée type de JLD car pour lui cela n’existe pas ! « Etre JLD, c’est exercer des fonctions très différentes selon les jours ou les semaines ». Toutefois, certains services JLD peuvent s’organiser en semaines de travail. C’est le cas au tribunal de grande instance de Paris où, sur dix semaines, quatre sont consacrées au contentieux de la détention provisoire, deux à celui de la rétention des étrangers en situation irrégulière et trois aux soins psychiatriques.
Le juge des libertés et de la détention travaille avec quatre partenaires privilégiés : « Les greffiers d’abord, fidèles collaborateurs des magistrats quelles que soient les fonctions exercées ; les avocats ensuite, toujours présents pour défendre la liberté des personnes ; le procureur de la République, en charge de la poursuite des délinquants dans le respect du droit ; et enfin le Préfet de police, en charge de la défense de l'ordre public, tant pour les étrangers en situation irrégulière que pour certaines personnes hospitalisées pour troubles psychiatriques ».
« La fonction de JLD est passionnante mais aussi très lourde et exigeante ». En effet, le JLD doit toujours concilier deux exigences contradictoires que sont la liberté des personnes et la défense de la société. Cette recherche impartiale d'une certaine vérité - car la vérité absolue est inatteignable - est à la fois sa satisfaction et son objectif ultime.